Chansons de femmes des XIIe et XIIIe siècles

TROBAÏRITZ

En Languedoc, au XIIIe siècle, une femme peut hériter d’un fief, et se retrouver, comme un homme, à la tête d’un ou plusieurs castels, de quelques villages et de leurs terres, d’une poignée d’hommes d’armes.
Peut-être, qui sait, fut-ce le cas de Na Castelloza (née vers 1200), dame châtelaine d’Oza, en Cantal. En ce temps-là, le midi de la France connaît l’apogée d’un art qui y a pris naissance et qui rayonne désormais sur toute l’Europe : l’art des troubadours. L’art du trobar est l’art de trouver des «sons», dans les mots et dans les notes, et de ciseler une poésie fine, complexe, travaillée, cherchant à exprimer toutes les subtilités des émotions humaines et de cette langue romane qui vient de naître.
Na Castelloza, comme beaucoup de femmes nobles et lettrées, devait être de celles qui encouragèrent cet art qui inventait pour les siècles à venir l’amour courtois, certes, mais aussi une poésie non narrative, dédiée au «je» et à l’introspection. Elle écrit, elle aussi, elle est trobairitz, une «trouveuse»..., et elle se sert de sa chanson pour s’adresser à celui qu’elle aime : «Mout avetz fa lonc estage», «Vous êtes resté trop longtemps absent, cela m’est rude et sauvage, car je vous ai aimé de toute mon âme dès que pour la première fois j’ai eu le bonheur de vous voir. Or je sais que c’est folie, car vous me rendez mal pour bien : vous aimer ne m’apporte rien…. Et j’aurai donné un bien mauvais exemple aux autres dames amoureuses, car, d’ordinaire, ce sont les hommes qui font de telles déclarations, en mots triés et choisis. Eh bien, quant à moi, il me convient d’agir ainsi, et je le fais.»
Céline Magrini, voix
Vincent Magrini, guitariole, percussions, voix
Maria Zaharia, vièle à archet, rebec
Pascal Hoyer, luth-guitare, guitare classique

CD paru en 2009


Conférence chantée sur les troubadours

Modernité des troubadours

Les troubadours et les troubaïris (trobaïritz), ces poètes et poétesses qui composèrent aux XIIe et XIIe siècles dans une langue nouvelle qui devait devenir la langue d’oc ou le provençal, sont souvent méconnus. Pourtant, ils sont à l’origine de notre littérature européenne, inventeurs de formes poétiques qui s’imposeront dans toute l’Europe pendant des siècles, et des thèmes qui vibrent encore dans notre imaginaire. De l’amour courtois au concept de l’art pour l’art, leur « modernité » n’a pas fini de nous surprendre.

Qui étaient-les troubadours ? Qu’écrivaient-ils et pour qui ? Quel héritage nous ont-ils laissé ?
Céline Magrini, docteur ès lettres spécialiste de littérature provençale, mais aussi écrivain  et chanteuse, répond à ces questions en emmenant le public avec elle dans sa passion des troubadours. Elle captive son auditoire par une conférence nourrie mais très accessible, illustrée de chants de troubadours accompagnés par  son frère Vincent Magrini, compositeur &  interprète.



Conférence Hildegarde de Bingen


Un des plus grands esprits ayant marqué la vie intellectuelle du moyen âge est celui d’une femme du XIIe siècle, l’abbesse Hildegarde de Bingen (1098-1179), la plus grande femme écrivain de son temps et une compositrice hors pair. Elle fut considérée par ses contemporains comme une véritable prophétesse, et les plus grands dignitaires de l’Église, les papes qui se succédèrent de son vivant, les princes et les grands de ce monde – comme Frédéric Barberousse, Henri II d’Angleterre ou Aliénor d’Aquitaine, lui écrivirent pour lui demander humblement conseil. On lui doit une somme inépuisable d’écrits mystiques ainsi que les plus anciens recueils de la pharmacopée occidentale.
Céline Magrini, docteur ès lettres de l’Université de Provence, vous invite à la découverte des grands axes de la vie et de l’œuvre de cette femme aux multiples talents – écrivain, médecin, herboriste, musicienne et visionnaire – qui fut à la fois exceptionnelle et universelle.

Concerts et conférences chantées

Le répertoire  de l’ensemble Azalaïs est principalement orienté vers le  chant médiéval et modal des XIIe et XIIIe siècles , mais il inclut...